Saint-Emilion. La Halle du Marché. Ses arcades en plein cintre et moulures gothiques prolongeaient, au Moyen-âge, le marché qui se tenait sur l’actuelle place de l’église monolithe, puisqu’elles abritaient le commerce du grain. Afin de protéger les marchandises des nuisibles et des intempéries, des lattes de bois venaient s’encastrer dans les orifices encore visibles dans les grandes ouvertures. On y trouvait également des boisseaux, mesures à grains taillées dans la pierre, dont un exemplaire est actuellement conservé dans la chapelle de la Trinité ou dans le cloître de l’église Collégiale.
En 1199, Jean-sans-Terre, alors roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, signa la charte de Falaise, offrant indépendance et privilèges à ce territoire. La Juridiction de Saint-Emilion fut ainsi délimitée, et gérée par un conseil municipal : la Jurade. Celle-ci siégea durant plusieurs siècles dans la Tour du Roy, mais au XVIIIème siècle, décision fut prise d’investir la halle. En tenant les réunions publiques au cœur de la cité, les conseillers municipaux bénéficiaient d’un point de vue idéal sur la place du marché, et les éventuels malfrats. Il est d’ailleurs dit que la très ancienne petite porte de bois, au pied de l’escalier, faisait office de cachot…
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. L’église la plus imposante qui se détache en ville haute, est la Collégiale. La communauté religieuse installée dans ces murs entre le XIIème et le XVIIIème siècle, était un collège de chanoines suivant la règle de Saint Augustin et incarnant l’institution religieuse officielle. L’étymologie du mot chanoine nous aide à comprendre leur mission : le terme vient du grec « Kanôn » qui signifie « la règle ». Délégués de l’archevêque de Bordeaux, ils s’assuraient du respect du bon fonctionnement de la vie religieuse à Saint-Emilion.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Bâtie dès le début du XIIe siècle pour la communauté de chanoines de Saint-Augustin, sa construction se poursuivit jusqu’au XVIe siècle.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. La première pierre de l’édifice est posée en 1110 à la demande de l’archevêque Arnaud Géraud de Cabanac. Le transept et le chœur de la collégiale ont été transformés entre les XIIIème et XVème siècle, laissant alors le style gothique faire son entrée dans l’église. Elle présente certaines caractéristiques du roman périgourdin, telles que ses deux coupoles sur pendentifs qui voûtent ses deuxièmes et troisièmes travées ; cependant la plus grande partie des éléments d’architecture visibles aujourd’hui se rattache au style gothique.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. En haut, la Pentecôte. Au milieu, la Cène. En bas, l'Adoration des Bergers et des Mages.
Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. A gauche, saint Emilion.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître. Sur les murs Sud et Est, les tombes richement ornées datent des XIIIème et XIVème siècle. Des notables comme des religieux y étaient enterrés. Les chanoines de Saint-Emilion, si puissant sur le plan religieux, avait aussi un rôle à jouer sur le plan politique. Ils levaient certains impôts sur la population et offraient à l’élite locale une sépulture de choix, au cœur de leur monastère.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître gothique. Vers la fin du XIIIe siècle fut édifiée la galerie à arcatures qui borde la cour intérieure. Les arcs brisés, ourlés de deux tores, retombent sur des colonnettes géminées dont les chapiteaux sont lisses, et dont les bases sont polygonales. Aux quatre angles, six colonnettes fasciculées sont surmontées par des chapiteaux de feuillages formant un bandeau.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Ce qui sunsiste du cloître roman.. L'aile orientale du cloître a conservé une porte en plein cintre, dont l'archivolte retombe sur uni colonnette d'angle.
Il subsiste de part et d'autre deux baies géminées, dont l'une, a été fortement transformée. Toutes ces arcatures sont soulignées par un cordon sculpté de pointes de diamant, que l'on retrouve également dans les baies des travées orientales de la nef. Il s’agit là des restes de l’entrée de la salle romane du chapitre, dont l’intérieur est aujourd’hui détruit.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître. Les murs sud et est du cloître furent ensuite modifiés pour recevoir dans des niches en arc brisé, plus ou moins profondes et plus ou moins décorées, une série de tombeaux. Deux gisants très mutilés y sont conservés.
Au sud, se succèdent dix ouvertures surmontées de gâbles à crochets, dont les arcs trilobés sont inscrits dans des arcs brisés. Une sculpture très fine garnit l’ensemble, y compris les écoinçons : ce sont des feuilles, de petits animaux, des fleurs ou des masques humains. Les chapiteaux des colonnettes reçoivent des feuillages stylisés.
L’un des enfeus possède un décor historié : des anges alternent avec des vierges sages tenant leur coupe, à gauche, et des vierges folles, à droite, renversant ces mêmes coupes.
La sculpture d’un très bon style, montre des corps déhanchés, des têtes rondes aux yeux en amande et à l’abondante chevelure ondulée.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître. À l’est, trois enfeus furent placés dans l’épaisseur du mur. Le premier est de style analogue à ceux du Sud. Les seconds, d’un dessin presque identique, sont formés deremplages où trois quatrefeuilles sont inscrits dans des cercles formés par un tore. C’est là un tracé habituel aux baies du XIVe siècle
Un de ces enfeus a conservé une partie de son décor peint, conçu en fonction du cadre architectural- : un Christ, dont la tête est entourée du nimbe crucifère, fait un geste de bénédiction. Il domine: la Vierge, à longs cheveux blonds, tenant un sceptre terminé par un fleuron et un saint, jeune, assis symétriquement à 1a Vierge et qui est peut-être saint Jean.
Le style de ces peintures, malgré leur mauvais état de conservation, peut être attribué à la première moitié du XIVe siècle.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître.
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Saint-Emilion. L’ensemble Collégiale. Le cloître.
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Saint-Emilion. L’actuel Office de Tourisme occupe les locaux de l’ancien réfectoire de la communauté.