Vénus à la corne
Grand Abri de Laussel, Marquay. Gravettien (- 25 000 ans environ). Ce bas-relief représente une femme de face tenant dans sa main droite une corne. Son visage n'a jamais été travaillé et la chevelure repose sur l'épaule gauche. Le bras droit est replié, comme pour la Vénus à tête quadrillée. Les seins sont tombants. La main, d'abord arrondie, a été reprise par gravure. Elle repose sur l'abdomen, situé sur la partie la plus convexe du bloc, renforçant son aspect volumineux. Les hanches sont très larges, tout comme les cuisses. Les pieds sont absents. Les contours sont très fortement creusés, ce qui accentue les jeux d'ombres et de lumières. Les proportions de cette figure sont surprenantes et le rapport tête/corps est inexact Les membres (notamment le bras gauche) sont raccourcis par rapport à l'abdomen et aux hanches. Tous ces caractères montrent que l'artiste a mis en valeur les marqueurs de la grossesse et cette femme a sûrement enfanté plusieurs fois. Les représentations féminines de Laussel peuvent participer à un culte ou à une mise en valeur de la fécondité, mais sans aucune certitude. La corne, probablement de bovidé, avec ses treize incisions a fait couler beaucoup d'encre : corne d'abondance, calendrier lunaire ou obstétrical, corne à boire, instrument de musique...
La Vénus à la corne est la seule, avec peut-être la Vénus de Berlin découverte elle aussi à