L'abbaye de la Sauve-Majeure
Sculpté sur le cartouche central de la face de la corbeille qui donne sur le sanctuaire, se trouve un arbre asymétrique, enraciné en partie au paradis avec les griffons, mais dont toutes les grandes feuilles ont été rabattues au pays des centaures, c'est-à-dire la Terre des Hommes. L'arbre, sur la frontière entre Terre et Paradis donne, par la dissymétrie de la frondaison, une expression allégorique de la révélation du Bien et du Mal. La représentation de ces chemins par les branches de la lettre grecque upsilon, Υ, ou par les branches d'un arbre (l'arbre de Pythagore) a été utilisée à maintes reprises dans l’iconographie médiévale. Ici, les branches sont représentées par des feuilles de dimensions radicalement différentes. Ainsi, les deux petites feuilles étiques recourbées à droite vers l’Éden, symbolisent les voies étroites et difficiles qui mènent vers la Vie. Les larges et luxuriantes feuilles qui se recourbent vers le sol terrestre symbolisent les routes du péché qui mènent facilement aux Enfers.