L'abbaye de la Sauve-Majeure
En face des sirènes, deux hommes enchaînés, la te,tation ? Le tailloir de ce chapiteau à trois faces est habillé d'un bandeau d'acanthe en faible relief. À chaque angle de la corbeille, se trouve un jeune homme nu, agenouillé, qui se tient les pieds avec les mains. Les corps lisses des deux éphèbes sont discrètement dissimulés par des lianes de feuilles. Les hommes sont emprisonnés, au sens symbolique, par une liane unique qui leur enveloppe tête, cou, ventre, sexe, jambes et bras. Cette liane commune passe d'un homme à l'autre, au niveau d'un anneau feuillé, scellé au haut du poteau central. On remarque également, le long de cette liane, des ligatures en « V », qui émettent par trois fois un double faisceau de feuilles, au-dessus du front puis aux deux coudes. L'emprise du bourgeonnement végétal aux points névralgiques a valeur de symbole, attirant l'attention sur le fait que la pensée et l'action sont les prisonniers de la « Nature », c'est-à-dire des instincts ou passions.