La place et le Lion de Belfort. Le Lion de Belfort est une sculpture en plaques de cuivre repoussé d'Auguste Bartholdi.
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Place Denfert Rochereau.
Lors du salon de sculpture de 1878 à Paris, Bartholdi expose hors concours un modèle en plâtre reproduisant le lion au tiers de sa taille définitive. Le conseil municipal parisien l'acquiert en 1880 et souhaite l'installer aux Buttes-Chaumont, mais la pétition des habitants du 14e arrondissement — qui souhaitent en faire un symbole fort de Paris — décide de sa place définitive, place Denfert-Rochereau. La sculpture est une réplique, réduite au tiers de sa taille initiale, du Lion de Belfort (taillé dans la roche à Belfort), soit une hauteur de 4 m pour une longueur de 7 m. Elle symbolise la résistance du colonel Denfert-Rochereau (un médaillon en bronze à l'effigie du colonel est ajouté à la sculpture en 1920) durant le siège de la place forte de Belfort pendant la guerre franco-prussienne de 1870.
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Les Catacombes de Paris.
Les catacombes de Paris, terme utilisé pour nommer l'ossuaire municipal, sont à l'origine une partie des anciennes carrières souterraines situées dans le 14e arrondissement de Paris, reliées entre elles par des galeries d'inspection. Elles sont transformées en ossuaire municipal à la fin du XVIIIe siècle avec le transfert des restes d'environ six millions d'individus, évacués des divers cimetières parisiens jusqu'en 1861 pour des raisons de salubrité publique. Elles prennent alors le nom abusif de « catacombes », par analogie avec les nécropoles souterraines de la Rome antique, bien qu'elles n'aient jamais officiellement servi de lieu de sépulture.
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Près de trois cents kilomètres de galeries s'étalent sous Paris intra-muros, sur parfois trois niveaux de carrières. La profondeur moyenne est d'environ vingt mètres sous le niveau du sol naturel. À la fin du XVIIIe siècle, pour faire face à la saturation des cimetières parisiens et aux problèmes croissants d'insalubrité, la décision est prise de déplacer les ossements dans une partie des carrières situées hors de la barrière d'Enfer du mur des Fermiers généraux, sous la plaine de Montsouris, appartenant alors au territoire de Montrouge. Les catacombes se présentent sous la forme de tunnels, à l'intérieur desquels la température est constamment de 14 °C.
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Tout le long du parcours souterrain sont gravées des inscriptions de ce type : 5 J. 1847, signifiant que ce pilier fut le cinquième d’une série exécutée en 1847 sous les ordres de Juncher, Inspecteur général des Carrières de 1842 à 1851. Vous circulez dans des galeries en pierres sèches (hagues) derrières lesquelles se trouvent des bourrages en terre bloquant le haut de la carrière.
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On aperçoit au plafond des marques anciennes d’outillage (utilisation de la laie).Tracé sur le ciel de carrière lors de l’ouverture de l’ossuaire au public, le trait noir devait permettre aux visiteurs du XIXe siècle de se repérer dans les galeries.
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Les Catacombes de Paris.
Le parcours emprunte les étroites galeries de consolidation de l'aqueduc d'Arcueil, réalisé pour Marie de Médicis, et qui permettait d'approvisionner en eau le palais du Luxembourg. Ces consolidations ont été réalisées par Guillaumot à la suite de plusieurs effondrements en mars 1782 et mai 1784, dus à des infiltrations d'eau. L'aqueduc est soutenu par un massif de maçonnerie, longé par deux galeries latérales, liées de place en place par des galeries transversales. Depuis le percement de l'avenue Reille en 1860 qui a interrompu le parcours de l'aqueduc, cette portion est définitivement à sec.
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L'Ateliercorrespond aux anciennes carrières de pierre calcaire du Lutétien, à l'aspect brut et pourvues de nombreux départs de galeries fermés par des grilles. C'est un des rares secteurs des carrières souterraines qui ait conservé son aspect de fin d'exploitation. Le ciel de carrière est soutenu par des piliers tournés (pris dans la masse) ou à bras (formées de pierres superposées) et les parois sont formées de hagues maintenant les bourrages.
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Un pilier tourné, pierres laissées en place par les carriers.
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Les consolidations par hagues et bourrages sont utilisées dès la fin du XVe siècle. Les hagues sont des murets de pierres sèches qui retiennent les bourrages et empêchent les effondrements. Les bourrages sont surtout constitués de déchets d’exploitation. Un piliers à bras, blocs empilés avec calage du ciel de carrière.
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Sculptures de Port-Mahon. Ces sculptures réalisées dans la pierre de 1777 à 1782 sont l'œuvre d'un carrier nommé Décure, dit Beauséjour, vétéran des armées de Louis XV. Il s'agirait d'un soldat enrôlé en 1756 dans l'armée de Richelieu lors de l'opération de reconquête de Minorque. Réformé, il entra à l'Inspection des carrières afin de compléter sa modeste solde.
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Sculptures de Port-Mahon. Travaillant la journée aux travaux de consolidation sous la direction de Guillaumot, il sculpte après son travail et représente une maquette ainsi que diverses vues du fort de Port-Mahon, la principale ville de l'île de Minorque, aux Baléares, où il aurait été un temps prisonnier des Anglais. Voulant parfaire son œuvre, il engage la création d'un escalier d'accès depuis le niveau supérieur de la carrière ; mais il provoque ainsi un fontis qui le tue sur le coup.
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Sculptures de Port-Mahon.
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Petites pyramides de sylex sur lait de chaux.
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Puits de Port-Mahon.
Puits appelé « bain de pieds des carriers ». Ce puits, aménagé par les ouvriers des chantiers de consolidation, permet de descendre au niveau de la nappe phréatique. Doté d'un garde-fou, il doit son nom à la transparence de l'eau, qui le rend peu visible. Ce puits constitue le premier forage géologique réalisé sous Paris dont la coupe oryctognostique a été levée en 1814 par Héricart de Thury. Il vise à la reconnaissance de la constitution géologique du sous-sol.
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Graffitis anciens.
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Graffitis récents.
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Passage dit des « doubles carrières ».
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Passage dit des « doubles carrières ».
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Passage dit des « doubles carrières ». Arc doubleau du XXe siècle.
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Banc de Laine : calcaire ferme parfois dur (cliquart). Grignard : calcaire coquillier grossier. Banc de Souchet : calcaire ferme sous cavé pour être extrait. Banc d'appareil : calcaire ferme propre à tailler des pierres d'appareil. Haut Banc : calcaire ferme particulièrement épais.
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Détection de malformations ou de maladies. En haut, vertèbre atteinte d'arthrose sévère et côtes gauches fracturées. En bas, infection osseuse des membres inférieurs et arthrite de phalanges d'une main.
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Fémur gauche fracturé, arqué et épaissi par un cal osseux. Tibia fracturé en baïonnette et excroissance osseuse sur le péroné..
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L’aménagement du site et l’organisation des transferts d’ossements sont confiés à Charles-Axel Guillaumot, inspecteur au service de l’Inspection générale des carrières de Paris, ou IGC. Ce service, instauré le 4 avril 1777 par Louis XVI, a pour mission de surveiller et de consolider les carrières désaffectées, suite à une série de graves effondrements du sol parisien au milieu du XVIIIe siècle.
Les premières évacuations ont lieu de 1785 à 1787 et touchent le cimetière le plus important de Paris, les Saints-Innocents, précédemment condamné en 1780 après un usage consécutif de près de dix siècles. Les sépultures, les fosses communes et les charniers sont vidés de leurs os, lesquels sont transportés à la tombée de la nuit pour éviter les réactions hostiles de la population parisienne et de l’Église. Les os sont ensuite déversés par deux puits de service de la carrière, puis répartis et entassés dans les galeries par les ouvriers carriers.
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Les transferts se poursuivent après la Révolution jusqu’en 1814 avec la suppression de cimetières paroissiaux du centre de Paris tels que Saint-Eustache, Saint-Nicolas-des-Champs et le couvent des Bernardins. Ils reprennent de nouveau en 1840 lors des travaux d’urbanisme de Louis-Philippe et lors des chantiers haussmanniens de 1859 à 1860. Le site est consacré « Ossuaire municipal de Paris » le 7 avril 1786 et s’approprie dès ce moment le terme mythique de « Catacombes », en référence aux catacombes de Rome, objet de fascination publique depuis leur découverte.
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Les ossements, précédemment laissés en vrac, sont soigneusement organisés en murs, sur le modèle des hagues de carriers. En façade, les rangées de tibias alternent avec celles de crânes, tandis que derrière les parements s’entassent les os restants, souvent très fragmentés par les conséquences de leur chute.
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En façade, les rangées de tibias alternent avec celles de crânes, tandis que derrière les parements s’entassent les os restants, souvent très fragmentés par les conséquences de leur chute.
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Un coeur.
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Au milieu d'une galerie qui s'élargit en rotonde, la fontaine de la Samaritaine est réalisée en 1810 afin de recueillir les eaux de la nappe phréatique, découverte par les ouvriers lors des travaux d'aménagement de l'ossuaire. Elle fait référence à l'épisode du Christ et de la Samaritaine au puits de Jacob, évoqué par l'inscription : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif. Mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura point soif dans l'éternité… » Elle fut également nommée « source de Léthé » ou « de l'oubli », par analogie avec le fleuve de la mythologie grecque, où les âmes des morts se désaltéraient pour oublier les circonstances de leur existence.
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Des monuments maçonnés de style antique et égyptien sont également aménagés dans le parcours, aux formes de piliers doriques, d’autels, de cippes ou de tombeaux. Des noms inspirés de la littérature religieuse ou romantique et de l’Antiquité sont donnés à certains lieux .
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La lampe sépulcrale. Dans un renfoncement s'élève une colonne de pierre surmontée d'une vasque de forme antique, dite « lampe sépulcrale ». Ce monument, le premier réalisé dans l'ossuaire, servait à brûler de la résine de poix, l'air étant progressivement corrompu par les dépôts d'ossements, ce qui rendait l'air difficilement respirable pour les ouvriers chargés des transferts. L'entretien d'un foyer était en effet le meilleur moyen d'assurer une ventilation lors de travaux souterrains. Elle servait ainsi à veiller les morts et, plus prosaïquement, à améliorer la circulation de l'air, avant la construction des puits d'aération
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Le sarcophage du Lacrymatoire ou « tombeau de Gilbert » qui n'a de tombeau que son nom puisqu'il s'agit là encore en réalité d'une consolidation. Il est dédié à Nicolas Gilbert (1750-1780), poète maudit dont quelques vers sont gravés sur le monument. C'est l'ingénieur des Mines Caly qui proposa l'idée insolite d'édifier cette fausse tombe au milieu de milliers d'ossements dépourvus de sépulture.
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Ces galeries contiennent les restes des victimes des combats des Tuileries et de la Révolution
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Ces galeries contiennent les restes des victimes des combats des Tuileries et de la Révolution
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Une vaste salle entièrement ceinte d'ossements, dite « crypte de la Passion » ou « rotonde des tibias », est dotée d'une étrange sculpture d'ossements, en forme de tonneau. Celui-ci est exclusivement constitué de tibias, autour d'un pilier de consolidation. C'est dans cette salle que se déroule le concert clandestin du 2 avril 1897.